(J. C. Dunyach / N. Wilhelm)

J’ai fini de remplir mes rames de papier

Dans un hôtel en bois qui dominait la baie.

Debout près d’la fenêtre, le front contre la vitre,

Je relis les feuillets de mon histoire sans titre.

Le carton d’hamburgers prend de drôles de couleurs,

Du Ketchup a coulé sur le téléviseur.

Ma machine à écrire fait son bruit d’asthmatique,

À Venice, Amérique.  À Venice, Amérique.

À Venice A…             À Venice A…mérique.

À la radio j’écoute le compte-rendu d’un crime,

Le monde est partagé en voyeurs et victimes.

Et voilà le DJ, let’s move to the music

Moi j’ai du mal à prendre cette histoire au tragique.

On dirait qu’le décor sort droit d’une overdose.

Au drive-in d’à côté, Bette Middler joue “The Rose”.

Sur sa bouche en gros plan, j’lis des trucs érotiques

À Venice, Amérique.  À Venice, Amérique.

À Venice A…             À Venice A…mérique.

Tout est flou dans ma tête, au bord du Pacifique,

Le vent d’la mer arrache les fils télégraphiques.

Je suis parti trop loin, on trouvera pas ma trace

À Venice, Amérique.  À Venice, Amérique.

À Venice A…             À Venice A…mérique.